Voici un nouveau concept mis en place : un instant pour râler durant le mois ! Et oui, j’aime râler, et c’est aussi l’occasion de vous apprendre l’envers du décors de certains sujets, mais aussi mon avis dessus. Vous pouvez sans problème laisser votre avis, votre râlage du mois dans l’espace commentaire, en revanche n’oublie pas que tout doit rester dans le respect d’autrui et la bienveillance
Et je ne vous parle pas de l’état de mes personnages quand ils rencontrent leurs moitiés.
On croit souvent que parce qu’on fait de notre passion un métier, on vit dans un monde rempli de paillette, mais pas du tout. Une passion c’est parfois un bon mur de béton qu’on se prend en pleine face et qui, même après l’avoir détruit, revient toujours plus solide.
Si l’on part de cette base, il faut vous en doutez que vivre de sa passion, c’est encore plus dur, et honnêtement, on ne compte plus le nombre de fois où l’on veut baisser les bras.
Une petite idée de ce que peut vite devenir ma journée type :
- Impossible de se lever à cause de la nuit d’insomnie due à mes angoisses.
- Déjeuner à la vitesse d’une torture parce qu’on remet sa vie en question.
- Se mettre devant son texte en se demandant si l’histoire sera lue, si ça vaut le coup de continuer.
- Répondre pour la quarantième fois à Rosette qui n’a pas compris qu’il fallait cliquer sur le lien souligné pour obtenir son bonus (et au passage se dire qu’il aurait mieux valu ne pas l’écrire)
- Se battre contre les distributeurs, imprimeurs, haters, algorithmes réseaux sociaux (de malheur qui veulent juste notre morte)
- Pleurer comme jamais, car une sortie ne fonctionne pas…
- Se demander si on a assez d’argent pour s’offrir du chocolat pour se remonter le moral
- C’est mon métier ! Tout le monde se ruer une lettre de démission à la main, dès que son métier n’enchante pas. (Certains le font, mais moi je n’ai pas ce courage ou il me faut une bonne reflexion)
- À mon sens, arrêter quelque chose qui nous passionne n’a rien de simple. (Les sportifs ont beau se blesser, ils s’accrochent et ne jette pas l’éponge facilement.)
Avoir une passion, c’est tomber amoureux. L’amour, c’est beau, mais c’est surtout douloureux et plein d’épreuves. Il peut se renforcer comme faiblir, et une rupture ce n’est pas facile, alors avant de songer à jeter le vase brisé, on essaie de recoller les morceaux pour le transformer en Kintsugi.❤️🩹💛 - Souvent, ce n’est ni la passion ni le métier qui nous blesse… mais la société.
- En 2023, les revenus des auteurs indépendants ont grandement baissé, suite à l’inflation, mais aussi à tous les acteurs intermédiaires qui préfèrent tuer les petits métiers que de les soutenir.
- Les imprimeurs ? Si on n’est pas une grosse maison d’édition, nos livres ne valent pas mieux que du papier toilette.
- L’état (France) ? Il te prend 22 à 30% de ton chiffre d’affaires (pas le bénéfice hein! C’est mieux de te prendre de l’argent que tu as utilisé pour créer tes livres 😊 )
- Les réseaux sociaux ont en parle ? L’algorithme Instagram qui devrait étendre notre visibilité? C’est devenu un cauchemar. On essaie de tout (new feed, hastag, reel, post multiple, carrousel), mais rien faire, l’argent est privilégié avec les publicités mises en avant, et encore, y’a intérêt à être un as pour paramétrer ta pub afin qu’elle ne te revienne pas dans ton propre insta (non franchement ? Celui qui a codé l’outil n’était pas capable de mettre une ligne pour empêcher que ça apparaisse sur le compte de l’auteur de la pub ?) au lieu de nous laisser voir les posts des copines (ras le popotin de rater les publications qui me plaisent !).
Les “bookstragmeuse”, les “booktiktokeuse”, etc. toxiques qui polluent la communauté et qui harcèlent les auteur.es… bah oui, pourquoi encourager quelqu’un quand on peut l’humilier ou le/la dégoûter de ce qu’iel aime èoé
- Je ne vais pas insister dessus, car sinon cela diminuerait le poids des larmes que j’ai laissé couler, mais… OUI, il n’y a pas que des mauvais côtés à être auteur.e (sinon, nous sommes tout.es des masos invétéré.es qui n’ont pas compris le principe fondamental du plaisir dans le BDSM)
J’aime écrire, faire vivre mes personnages (les torturer un peu aussi, j’avoue), lire vos retours, vous voir touché.es par mes histoires, réussir à transmettre des moments de ma vie…
Un “ça va aller” ne me suffit plus, de toute façon ce n’était pas ça qui allait mettre du beurre dans mes pattes (je n’aime pas les épinards 🤣), mais bon, tout ce que je peux faire c’est m’accrocher jusqu’au moment où ce sera de trop…
Dans un monde uniquement composé de paillettes, je voudrais que chaque sortie vous fasse rêver, que les plateformes modèrent réellement les avis négatifs (et interdisent ceux sans commentaire), que les algorithmes des réseaux sociaux arrêtent de chercher notre mort, que l’État cesse de nous taxer autant, et plein d’autres, mais comme j’ai dit : le vie d’auteure, c’est sans les paillettes (et puis je dois retourner écrire…)
Enfin bref, tout ce râlage (dont je deviens vraiment experte, encore désolée ;-;) pour dire…
Bah oui, je n’ai pas de conclusion, car ce sentiment, cet épuisement, il va et vient tel un ex collant impossible à se débarrasser. Du coup, merci de m’avoir lu, d’avoir découvert l’envers du décor, et nous dirons juste…